Capacité latérale des pieux vissés

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La résistance d’un pieu soumis latéralement dépend de sa rigidité propre mais également de l’élasticité du sol environnant. Lorsqu’on applique une force en «tête» du pieu, une déformation se produit. Elle est la combinaison de la déformation élastique de l’acier et de la déformation du sol (principalement en surface).

Lorsqu’un pieu est vissé dans le sol, l’hélice découpe des « tranches de sol » au fur et à mesure de la descente du pieu. On dit que le sol est remanié. La capacité d’un sol remanié est connu pour être variable voir nul dans le cas des argiles. Elle est difficile à estimer sans une analyse faite en laboratoire sur des échantillons de sol prélevés.

Dans le cas d’un sol remanié, la participation du sol ne sera pas pris en compte latéralement. Il est évident que cette décision est très conservatrice car cela revient à dire qu’un pieu vissé même ayant remanié le sol se comporte comme une colonne non retenue latéralement sur toute sa hauteur. La modélisation d’une retenue latérale change complètement les résultats du calcul alors que faire ? Et bien je pense qu’en réalité cela dépend des facteurs suivants :

  • la qualité de l’ancrage du pieu et sa profondeur;
  • le diamètre du pieu et celui de l’hélice (faible ou fort);
  • la nature du sol (argile ou pas);
  • les conditions de sol en surface comme en profondeur;
  • les conditions de drainage du sol;
  • les déformations tolérables en tête;
  • le mode de fixation du pieu a la structure (appuis rotule ou non).

Dans tous les cas, il est souhaitable de faire un test de validation du déplacement du pieu en tête afin de satisfaire aux exigences du projet. Certaines études ont montré qu’il n’y avait pas de lien direct évident entre les déformations du pieu et les différentes données. Cependant il existe une relation expérimentale de base (utilisation prudente).

 

Crédit photo : SDOT Photos (Flickr)